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Roxane Ledan

Bonjour, mon nom c'est Roxane Ledan. Mon surnom Taino L. Je suis ici à Montréal depuis 12 ans et je suis heureuse de participer à ce projet des Tresses 2022 avec Barbara Prezeau. Les tresses, disons simplement que j'en porte régulièrement. J'en porte souvent et tout le temps je fais une pause, parfois je les enlève quand je rajoute des tresses. Parfois j'utilise mes propres cheveux pour en mettre et ça, ça peut durer je ne sais plus combien de temps, une semaine, un mois, deux mois, ça dépend. 

 

Quand j'étais plus jeune j’en mettais, j’en rajoutais qui duraient un mois, deux mois et ça prenait beaucoup plus de temps pour les mettre. Je pouvais m'asseoir quatre à cinq heures de temps pour faire ce qu'on appelle «les rallonges», et c'était comme le mot le dit, pour en rallonger, pour en rajouter. Mais j'ai l'avantage d'avoir des cheveux assez longs et qui me permettent de ne pas rallonger non plus, donc je peux les mettre.. soit je les fais seule quand j'ai envie de faire des tresses, soit je demande à quelqu'un de le faire pour moi par paresse. Mais j'ai une relation assez particulière avec les tresses en général puisque je les trouve beaucoup plus originales que mes cheveux droits et longs. Je les trouve beaucoup plus esthétiques et en plus, j'ai la capacité de contribuer à la paresse c'est-à-dire que de ne pas me coiffer tous les jours. 

 

Donc je fais des tresses  pour différentes raisons, pour la partie originale de mes racines haïtiennes. Je suis des Cayes en Haïti dans le Sud où on a un rapport particulier, comme ville insulaire ou pays insulaire si vous voulez, mais j'ai une relation particulière avec le côté insulaire du Sud d’Haïti où l'on côtoie beaucoup, et les rivières et la mer, donc ça nous amène beaucoup à nous verser dans la mer et dans les rivières. Donc les tresses, ça aide beaucoup quand on vient du sud, particulièrement d’Haïti. C'est que très jeune, nos parents nous mettaient avec des tresses pour aussi ne pas avoir à nous raidir les cheveux pour nous coiffer pendant les weekends et les longs weekends. Ou même pas des longs les weekends où nous, des Cayes, on se rend dans nos maisons de province en villégiature à Port-salut, à l'île-à-vache, à Cavaillon, à Aquin.  Donc notre vie était comme ça quand on était très jeune aux Cayes. Donc très jeunes, on ne nous posait même pas la question. On se coiffait  avec des tresses tout à fait naturellement chez nous, parce qu'on nous tressait les cheveux dès jeudi après-midi ou jeudi soir, en préparant vendredi, samedi, dimanche, pour nous rendre en villégiature, dans ces zones où on avait nos maisons de villégiature. 

 

Donc j’ai grandi avec cet amour des tresses puisque c'était tout à fait naturel. Et j’allais à l'école aux Cayes, avec mes tresses ,donc ça m'est resté. Mes cheveux étaient tressés tous les jours de la semaine, ça m'est resté. Donc j’ai continué avec et j’ai décidé de prolonger jusqu’à aujourd’hui où je vis à Montréal, où c'est encore tout à fait naturel d’avoir ces tresses ici, à Montréal et je n’ai pas arrêté depuis, voilà.

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