Francesca Rabel
Bonjour, je suis Francesca Rabel. Aujourd'hui, je participe au projet Tresses. Après sept années en Haïti, je reviens à Montréal et j'ai l'occasion d'expliquer, de m'exprimer sur ma relation sur les tresses, avec les tresses. Donc pour moi, quand je pense à mes tresses, ça me rappelle automatiquement l'été en Haïti. Parce qu'il y a cette grande dualité en fait, quand on pense aux tresses en Haïti, pour les cheveux naturels, c'est la façon la plus facile de protéger nos cheveux. Et pourtant c'est également un style de coiffure qui est réservé à ce qui n'est pas formel, qui est réservé à l'été, qu'on n’accepte pas nécessairement dans les écoles, qu'on n'accepte pas dans les environnements de travail. Donc il y a cette grande dualité, quand je pense aux tresses. Ça me rappelle beaucoup ma relation avec ma mère parce que pour ma mère, elle était vraiment assidue par rapport à l'importance de toujours avoir des tresses qui sont bien faites.
Donc elle était vraiment dédiée à toujours bien faire mes tresses. Et encore, ça me rappelle la façon dont la société reçoit les tresses. Quand on a des tresses, est ce qu'on est coiffée? Est ce qu'on est professionnel? Est ce que on peut avoir accès à certains environnements? [quand on a des tresses] Donc c'est ça. Ça me rappelle toujours cette dualité.
Et maintenant, quand je reviens à Montréal, je vois comment les gens embrassent les tresses, je vois comment les tresses font partie de de l'authenticité. Ça différencie chaque personne. Donc, c'est ça encore, c'est cette dualité, je dirais. Chaque personne porte ses tresses comme elle le voudrait. Est ce que je veux des tresses rouges ? Est ce que je veux les tresses jaunes ? Est ce que je veux des "Marley braids" ? C'est ça les possibilités. C'est tout ça. Ça me rappelle comme pour un endroit, ça peut représenter quelque chose et pour un autre endroit, ça peut représenter autre chose. Et moi, je pense que pendant longtemps, je me suis toujours dit : «ah mais les tresses c'est pas professionnel..», donc je me suis toujours limitée à cette façon de voir de la société. À un moment donné, je me suis dit : «bof, c'est mon choix en fin de compte». Donc c'est ça, c'est la façon dont je veux porter mes cheveux pour le moment. C'est la possibilité que ça m'offre. C'est la liberté que ça m'offre. Ce sont des tresses.