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Daisy Alcindor

Mon nom est Daisy Alcindor. Je suis travailleuse communautaire à la Maison d'Haïti. J'ai travaillé surtout comme entrepreneur et dans le service à la clientèle. Quand on parle des tresses, moi, ça m'affecte beaucoup. J'ai un lien spécial je pense avec les tresses. Ma mère m'amenait depuis l'âge de neuf ans chez la coiffeuse. Et je détestais aller chez la coiffeuse. Je trouvais ça énormément long. J'adorais bien les mesdames, chez la coiffeuse qui avaient plein d'histoires à raconter, mais, c'était des journées hypothéquées. Quand je pense à mon enfance. Je pense au fait que c'était 4 heures, peut être 5 heures, où est-ce que je ne pouvais pas jouer avec mes amis dans notre quartier. 

 

Alors, arrivée à un certain âge, j'ai refusé d'aller chez la coiffeuse et plutôt, j'ai opté, j'ai demandé à mon fiancé dans le temps de me raser la tête complètement. Complètement. Juste avant qu'il passe le rasoir à travers mes cheveux, il m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit : «Es tu sûre ..?». Je lui ai dit «Oui !». Et voilà. Pendant, pendant trois ou quatre ans, j'ai porté cette coupe de cheveux, rasée. Alors, à la semaine, à la semaine et demie, je me rasais la tête, je pouvais y mettre de la couleur et ainsi de suite. Et finalement, je me suis dit que ça serait bien de se protéger pendant l'hiver, de se protéger le crâne un peu pendant l'hiver. Alors j'ai commencé à laisser mes cheveux pousser. D'abord en afro, et après j'ai commencé à faire des tresses. Et depuis, je ne fais que des tresses. Je trouve que ça me sauve, un, du temps. Deux, ça ressemble un peu plus aux miens, à notre histoire d'Haïti et d'Afrique. Trois, je suis sûr de ne pas perdre beaucoup de cheveux à cause de différents produits dans mes cheveux. Alors voilà, c'est ça mon rapport avec les tresses.

 

En ce qui concerne ma fille, comme son père est d'origine européenne ou bien caucasienne, sa chevelure est plus lisse. Elle a peut-être eu deux lulus ou deux tresses pendant sa jeune enfance. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le même rapport qu'elle a avec ses cheveux que j'avais, ou que j'ai encore avec les miens, je pense. Mais elle, elle me dit souvent : «Maman, j'aimerais ça avoir tes cheveux crépus».

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